"Si tu affirmes que les fesses de la personne qui te précède sont sales
demande à celle qui te suit comment sont les tiennes"

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vendredi 11 mai 2018

Repose en paix Maman


Jeannine est née à Loudéac le jour de la Saint Jean de Juin 1928, son frère Louis est quant à lui né le 15 Mai 1931 ses parents , Ambroise et Eugénie, étaient des gens très simples travaillant dans les fermes des alentours.

Dans sa jeunesse elle a habité un village de Saint Barnabé appelé Le Paradis, je pense que c'était prémonitoire.

Elle a commencé très jeune dans la vie active en travaillant dans différentes fermes comme gardienne de troupeau, bonne à tout faire, des métiers qui n'avaient pas d'heures pour commencer et surtout pour finir.

Dans les années 48-50, elle a quitté la Bretagne pour le Berry, on dirait aujourd'hui qu'elle était une migrante économique avant l'heure comme sont les personnes qui viennent trouver un peu de réconfort en Europe, continent qui les a trop longtemps oublié.

Dans le Cher, elle a rencontré Yves Glory qui lui aussi avait pris le chemin de l'exil économique temporaire pour travailler dans les grandes fermes comme charretier, c'est là bas qu'ils se sont mariés en 1949 à Plou, petit village charmant mais presque introuvable même avec un GPS dernier cri.

Jeannine et Yves sont revenus dans leur Centre Bretagne d'origine en début 50 pour ne plus repartir. De Saint Barnabé et ensuite de Loudéac.

Elle a élevé, je devrais même dire bien élevé, Jean Yves qui a ouvert les yeux en 1949 et Jacques qui a poussé son premier cri en 1951.

Mille boulots, mille peines, cuisinière à la colonie Saint Maurice à Lancieux, nettoyeuse de boyaux de porc à l'abattoir de Loudéac, fabrication de mouches à domicile, garde barrière remplaçante et enfin femme de ménage à la Poste.

A sa retraite, elle s'est occupée d'Yves qui était malade et qui est décédé en 1988 après avoir longtemps lutté puis enfin abandonné.

Sa retraite a été bien remplie, elle a adoré voir ses deux petites filles, Céline et Anne Sophie, venir passer une petite quinzaine à Loudéac, elle arrivait à leur faire manger des choses qu'elles n'aimaient pas chez elles mais c'était dans les poêles et les casseroles de Mamie pour les pommes de terre rissolées ou les soupes de légumes écrasés. Elle les a aussi emmené en vacances au bord de la mer dans la presqu’île de Rhuys ou elles faisaient leurs petites folles sur la plage de Kerjouanno.

Ses désirs étaient très simples, rencontrer les gens qu'elle aimait et qui le lui rendait bien en particulier Jeannine à Quessoy et Yolande à Rouen, elle les considérait comme ses deux sœurs mais aussi toutes et tous ses collègues de travail.

Un jour quand même, petite lubie bien compréhensible, elle a voulu se recueillir sur la tombe de François Mitterrand à Jarnac, le trajet fut fait dans la journée, une autre fois, ce fut Notre Dame à Paris et enfin descendre dans le midi voir Yolande en vacances à côté de St Tropez, c'est lors de ce voyage qu'elle a fait, par surprise, son baptême de l'air le jour de son anniversaire, elle qui ne voulait pas monter dan un avion sous prétexte qu'elle avait le vertige.

Mais les pépins de santé allaient voir le jour, ses jambes avaient de plus en plus de mal à la porter, son cœur avait de moins en moins de vitalité, ses poumons ne faisaient plus ce qu'ils auraient du faire. Elle qui n'avait jamais été hospitalisé, allait faire connaissance avec le monde médical qui a pris un soin énorme à ce qu'elle ne souffre pas.

Malheureusement, la maladie, l'usure, la vieillesse ont toujours bien trop tôt le dernier mot.

Samedi dernier à midi et demi, elle a renoncé, elle s'en est allé paisiblement rejoindre Yves son mari et Louis son frère.

Aujourd'hui nous sommes tous là présent ou par la pensée pour lui dire un dernier au revoir.

3 commentaires:

  1. Tu nous fais là le portrait d'une belle et bonne personne. Présente, attentive et aimante.
    Toutes mes pensées vont vers toi et tout ton cercle familial et amical.

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  2. c'est tellement difficile de voir partir les personnes que l'on aime..... Que votre maman repose en paix
    Je vous présente mes sincères condoléances
    Nadine

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  3. Cet écrit m'a beaucoup touché. Quelle grande dame ! Ma mère a fait également des mouches à domicile en travaillant chez "Ragot". Bon courage à toi ! Thierry.

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