Vorbesti francesa ?

Le docteur généraliste de la petite commune de La Motte dans les Côtes d'Armor va partir en retraite bien méritée, il a l'age et il voudrait bien bénéficier de moments plus calmes avec sa famille.

La commune et son maire se sont donc mis à la recherche d'un remplaçant qui veuille bien venir exercer en milieu rural mais pas très loin de la mer (une trentaine de kilomètres).

Personne n'a répondu à la demande, pas un jeune diplômé d'intéressé, quand on est jeune toubib, on ne vient pas soigner les bobos des pecnauds du ventre mou de la Bretagne centrale.

Le maire avec l'accord du conseil municipal est donc passé par un cabinet de recrutement (je suis moyennement pour cette solution), une proposition, moyennant finance (importante) a été faite aux élus, le Docteur d'origine roumaine ne parle pas suffisamment bien le français, je connais bien des français qui sont dans la même situation mais là n'est pas le problème, l'ordre départemental des médecins ne lui a donc pas délivré son numéro de praticien, sésame obligatoire pour pouvoir exercer. La loi est la loi.

Faire appel à un cabinet de recrutement, peut être, mais à quel prix ? Ne faudrait il pas que ces chasseurs de têtes s'occupent également de la formation à notre langue ? Le médecin sur le départ ne pourrait il pas faire office de prof d'initiation au français ? Cela existe bien dans les entreprises qui sont subventionnées lorsqu'une personne part en retraite et que le futur titulaire du poste ne connait pas très bien ce qu'il va avoir à faire. 

La suffisance de cette corporation commence à me courir sur le haricot, je veux rester poli, mais être juge et parti dans ce domaine ça commence à bien faire. Une refonte complète des obligations des jeunes diplômés devrait se faire à commencer par une injonction aux nouveaux d'aller faire leurs dents dans ce qui va ressembler de plus en plus à des déserts médicaux.

On va voir bientôt fleurir à la sortie des petits bourgs :

"Prochain Médecin Généraliste : 150 km"

Et une autre tout aussi joyeuse :

"Prochain cimetière : 200 m"

Je crois que je viens de me fâcher avec mon toubib, mais tant pis. Si toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire, elle sont quand même bonnes à écrire.