La damoiselle, la couturière et la peintureuse - 3

Je m'étais arrêté à :"La peintureuse sera pour une prochaine fois si vous êtes toujours sages".

Comme vous ne l'avez pas été mais que je ne peux pas m’empêcher de vous raconter le reste ou tout du moins ce que je connais du reste de ce qui s'est passé il y a fort longtemps.

Dans le royaume du suzerain, la damoiselle d'honneur était, été comme hiver, avec le faciès (mot inconnu à cette époque mais utilisé de nos jours avec un autre le précédent, on dit un délit de faciès) toujours du même teint, le bronzage lui convenait à merveilles même si certaines autres damoiselles et courtisanes trouvaient cela un peu trop voyant.

Il se disait, mais ce sont des mauvaises langues qui colportaient cela, que le teint halé (les bleus) n'était pas du ressort du soleil mais de la peintureuse.

Mais qu'est ce donc cette peintureuse ?

Les ancêtres à l'époque appelaient les ravaleurs de façades et autres professionnels des rides et ridules par ce terme, en quelque sorte elles étaient les précurseurs des esthéticiennes qui ne verront le jour que beaucoup plus tard.

Les premières utilisations de ce subterfuge furent réservées aux saltimbanques qui amusaient le bon peuple avec leurs saynètes et autres représentations comiques, au bout d'un certain temps les effets racoleurs s'estompaient et les masques tombaient, la vérité était étalée au grand jour et les gueux ne s’intéressaient plus à la damoiselle qui retombait dans l'anonymat et la simplicité vu que la fontaine aux subsides dont elle jouissait s'était tarie.

Toute ressemblance avec des faits anciens ou récents est tout à fait impossible et ne traduirait que de la mauvaise foi de la part de son auteur.